Occident

Après la Chine, Hong Kong, et leur milliard de dollars de recettes, le Marché américain affiche un résultat exceptionnel de 889m$. Il s’agit du meilleur exercice dans l’histoire des ventes américaines d’Art Contemporain… La reprise, déjà très nette à l’été 2020, s’est considérablement accélérée en 2021, avec un résultat en hausse de +113%, un an et demi après le début de la crise sanitaire.

À New York, où s’est tenue la plus belle vente de l’année – 93m$ offerts pour In This Case de Jean-Michel Basquiat (Christie’s, 11 mai 2021) – le Marché de l’Art a retrouvé toute son intensité. Il regagne aussi en densité avec plus de 20.000 lots vendus en 12 mois, soit le flux d’œuvres contemporaines le plus conséquent au monde.

En présentant des signatures célèbres et un grand nombre d’œuvres abordables à moins de 5.000$ (73% du marché américain, près de 15.000 lots), le Marché de l’Art américain confirme enfin son attractivité inégalable. Il obtient un taux de ventes exceptionnel: 84% contre 70% en moyenne mondiale. Aucun pays occidental ne parvient à un tel taux de réussite. En France, par exemple, seulement 57% des œuvres contemporaines mises aux enchères trouvent preneurs.

Distribution du produit des ventes aux enchères en Occident (2020/2021)

Face à l’épicentre du Marché occidental qu’est New York, Paris et ses provinces n’attirent pas autant les collectionneurs internationaux d’Art Contemporain. La capitale française ne participe pratiquement pas à l’essor des nouveaux prodiges de l’art aux enchères. Certains jeunes artistes français développent pourtant une belle carrière internationale et se voient fortement valorisés. C’est le cas de Claire TABOURET, l’une des plus belles promesses de la peinture française, représentée par les galeries Almine Rech et Emmanuel Perrotin.

Cependant, le marché hexagonal étonne par son dynamisme: avec près de 60m$ (+44%) d’œuvres écoulées, il tient désormais 4% du marché mondial, contre 2,3% en 2019.

La France est surtout le troisième pays le plus actif au monde en termes de transactions: plus de 10.000 œuvres vendues, la plupart à petits prix (pas moins de 82% des œuvres contemporaines s’échangent sous le seuil des 5.000$). Trois œuvres seulement ont dépassé le million (deux sculptures de François-Xavier & Claude LALANNE, une peinture de Günther FÖRG), contre 123 aux États-Unis et 57 au Royaume-Uni.

Là où le marché français repose sur sa diversité et son flux d’œuvres abordables, la santé économique du marché londonien tient davantage à ses signatures très cotées. Le fossé est en effet immense entre les 424m$ d’œuvres vendues au Royaume-Uni et les 60m$ vendues en France. Peut-être manque-t-il à la France un BANKSY? Le Street artist a justement rapporté plus de 60m$ sur les dernières ventes londoniennes et pèse 15% du produit de ventes de son pays.

Top 5 des maisons de ventes en Occident par produits des ventes d’Art Contemporain (2020/21)

Première maison de ventes mondiale, Christie’s domine à la fois le marché asiatique et le marché occidental. Le cœur de son activité demeure New York où elle concentre la moitié du produit de ses ventes d’Art Contemporain (48%), contre 33% en Asie et 17% à Londres. Plus de la moitié des œuvres contemporaines vendues par la société de François Pinault transitent par le département new-yorkais. Il en va de même pour Sotheby’s et Phillips, à peu de choses près.

Top 3 des artistes contemporains par produits des ventes aux enchères en Occident (2020/21)

→ En Asie comme en Occident, Basquiat s’impose comme l’un des artistes les plus rentables du Marché de l’Art. Il est suivi par Banksy, dont l’offre pléthorique affiche deux résultats à plus de 10m$ chacun cette année. Un seul coup de marteau – au lieu des deux enregistrés cette année – aurait suffit à propulser Beeple sur le podium occidental. Rappelons que son NFT valorisé 69,3m$ est entré dans une collection asiatique.